La Sophrologie
Conscience et phénoménologie L orsque nous disons que nous étudions la conscience humaine, c'est donc en tant que phénomène, que nous le faisons. Nous étudions son essence, ce sans quoi elle ne serait pas un phénomène de conscience. Nous l'étudions telle qu'elle se montre, indépendamment des modalités ou attributs qu'elle peut emprunter pour se montrer.Or, comment se montre-t-elle ? Elle se montre comme "acte de mise en relation avec le monde", en l'absence duquel je ne peux plus être au monde. Cet acte s'accomplit, selon des modes divers. Par exemple, penser, imaginer, se souvenir, percevoir, mais aussi se mouvoir, s'émouvoir, souffrir, jouir etc.. Ce sont les actes par lesquels la Vie se manifeste en nous, par lesquels nous en faisons l'épreuve, une épreuve de la Vie en train de se vivre, et par laquelle nous nous éprouvons vivant. L'Ecole sophrologique lui donne le nom de "Vivance phronique". Le mot "vivance" est donc un néologisme. C'est un participe présent substantivé; le participe présent indique que l'actionest en train de se produire. La "vivance phronique" est donc cette épreuve de la Vie en soi que peut vivre consciemment tout vivant humain. (Phronique = profonde, radicale, essentielle). Aucune pensée ne peut apparaître, qui ne soit le résultat d'un acte de pensée; aucune image mentale souvenue ou imaginée ne nous apparaît, sans que nous accomplissions un acte de représentation ; il n'est aucun sentiment qui se donne autrement que par un acte de ressentir. De même toute émotion est le fruit d'un s'émouvoir, tout mouvement celui d'un "se mouvoir". Rien n'est vu, en dehors d'un acte de vision, entendu sans un acte d'audition etc.. Aucune douleur ne se donne dans la présence, sans acte de souffrir, nulle jouissance en dehors de l'acte de jouir. Lorsqu'un être humain n'accomplit plus aucun de ces différents actes, nous disons alors qu'il a perdu conscience. La conscience humaine dans son essence (ce sans quoi elle ne serait pas la conscience humaine) se montre donc comme constituée d'actes. C'est pourquoi, nous disons que la conscience est dynamique. Il ne faut pas confondre ces actes avec leurs résultats, que sont les pensées, les images mentales, les souvenirs, les sensations, les perceptions, les émotions, les douleurs, les jouissances, etc.. Nous appelons les résultats de ces actes les "contenus de conscience". Sophrologie est devenu un mot très à la mode : bon nombre de soi-disant thérapeutes se disent donc sophrologues, pour attirer la clientèle, sans avoir jamais suivi de formation sérieuse en sophrologie. En effet, aucune législation concernant cette profession n'existe pour l'instant et n'importe qui, même sans qualification professionnelle, peut exercer la sophrologie. Il existe de ce fait toutes sortes de " sophrologies " contradictoires, très éloignées de la nature essentielle de cette discipline : certains font de l'hypno-sophrologie, d'autres de l'astro-sophrologie, de la tarot-sophrologie, de la sophro-voyance, etc. La sophrologie est devenue holistique, " transpersonnelle ", " existentielle ", bioénergétique, analytique, etc. Elle est également assimilée à une médecine douce ou parallèle ... Ces dérives sont apparues dès les années 1980 et n'ont cessé de s'amplifier depuis. Elles ont incité des sophrologues soucieux de sauvegarder l'esprit rigoureux et scientifique de la sophrologie telle qu'elle était conçue à sa création, à se regrouper autour du Pr. Caycedo et à restructurer la profession : L'appellation " Sophrologie caycédienne " a ainsi été déposée en 1988, afin de protéger les recherches, les théories et les méthodes élaborées. Et c'est depuis, sous cette dénomination que l'Ecole Sophrologique Caycédienne poursuit ses travaux en tant que science des fondements de l'être humain et de ses application dans les champs cliniques et socio-prophylactiques.
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